Angous

Toponymie et population

Dernier petit village du Béarn, en direction de la Soule, limitrophe, côté Pays Basque, avec les communes de Moncayolle et de Arrast-Larrebieu, et côté Béarn avec les communes de Sus, Susmiou et Castetnau-Camblong. Angous s’étale sur 620 hectares et présente un centre situé sur une crête à 180 mètres d’altitude qui domine la région. On l’aperçoit de la D2 entre Navarrenx et Mauléon.
Le nom Angous a plusieurs origines possibles, soit “angos” gorge, passage étroit, soit “angous” lieu marécageux, mais ces interprétations ne correspondent pas à la géographie du lieu. Une autre explication possible serait gallo-romaine : la dévotion à Jupiter, fréquente dans la région “Anum Jovis”, mais là aussi les preuves manquent.
L’habitat est dispersé dans une campagne accidentée que traversent deux ruisseaux : Serrot et Lasserre. La population est de 120 habitants.

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Au cours des siècles, le nom du village n’a pas énormément varié :
– Angos, lors du recensement de 1385 (Gaston Fébus)
– Anguos, en 1548, réforme du Béarn
– Angous, à la fin du XVIIème siècle (rattachement au diocèse d’Oloron et au XVIIIème siècle lors de l’établissement des cartes de Cassini.
– Angoust, en 1848 est redevenuAngous à la fin du XIXème siècle.

L’origine de ce nom est contreversé : avec les plus extrêmes réserves, Grosclaude fait siennes les conclusions de Simin Palay donnant une origine gasconne : soit “angos”, gorge, passage étroit, soit “(f)angos”, lieu marécageux. L’une et l’autre explication ne correspondent avec la géographie du lieu. Lemoine rattache le nom à la dévotion de Jupiter, fréquente dans la région à la période gallo-romaine : “(f)anum jovis”, le temple de Jupiter.

Population
60 à 70 personnes habitaient Angous à la fin du XIVème siècle ; 12 “feux” y sont en effet recensés dans le dénombrement de Gaston Fébus, plus 4 “feux” à Los Navalhes, quartier séparé alors et ensuite rattaché au village. Parmi ces “feux” est mentionné “l’ostau” de l’Abadie, “domenger”, maison noble.
Le nombre d’habitants est ensuite monté à près de 200 au début du XIXème siècle, puis tombé inexorablement (exode rural) à environ 120 de nos jours.
A l’origine, cette population était essentiellement agro-pastorale, et ce n’est que depuis quelques décennies, que pour quelques habitants, Angous est devenu un “village-dortoir” et que le tourisme, sous forme de locations de maisons ou de gîtes ruraux, a fait son apparition.

Histoire
la documentation historique de ce village est rare et souvent anecdotique.
Au XVIème siècle, le seigneur d’Aren, Anchot de Mesples, était originaire d’Angous ; son fils Guicharnaud sera non seulement seigneur d’Aren, mais encore abbé de Legugnon en 1585.
En 1648 a été créée une baronnie pour Guillaume de Mesples qui était à la fois seigneur de Susmiou et d’Angous.
En 1771, lors de l’expulsion desUrsulines d’Oloron, on trouve parmi elles une Faurie d’Angous.
En 1784, les biens d’Antoine de Faget, seigneur de Susmiou et d’Angous, forment la baronnie de Gabaston ; les rares vestiges d’un château, ancienne propriété de la famille Faget-Pomps, sont les témoins de cette période. Le visiteur peut s’arrêter un instant devant le portail néo-roman et le clocher carré sur porche de l’église.
L’histoire relate qu’Angous a abrité quelques cagots : un maître-charpentier, cagot, du village, aurait travaillé à bâtir les charpentes du château de Pau et de l’église de Monein.

Bibliographie
Michel Grosclaude – Dictionnaire toponymique du Béarn – Ecole Gaston Fébus (1991)
Jacques Lemoine – Toponymie du Pays Basque et des pays de l’Adour – Ed. Picard (1977)
ADPA – Séries G et H – tome 6
Bernard Cheronnet – Les seigneurs d’Aren – revue Pau et Béarn n°10
Abbé Menjoulet – Chroniques du dio cèse d’Oloron – tome II
Bernard Lajeunec – Les Faget – revue de Pau et Béarn n°12

 

Le 16 juillet à Angous, dans son village natal, le docteur Pierre Ganas fêtait ses 100 ans entouré de sa famille, du Conseil municipal et de quelques amis. Depuis sa retraite, il réside dans sa maison natale entouré et choyé par son fils Jean-Charles et son épouse.
En l’année 1993, après une vie active de médecin des armées, et une prolongation d’activité libérale de dermatologue, il est sollicité par Mr Joseph Sarrat, maire de Navarrenx. Celui-ci était en train de monter un dossier de candidature au Conseil régional d’Aquitaine qui prévoyait une aide conséquente pour chacune des villes choisies dans chaque département de la région. Il a demandé au Dr Ganas de créer une association de valorisation et de promotion du patrimoine historique de la cité des remparts.
C’est le Cercle Historique des Amis des Remparts (CHAR) qui voit le jour. Il a permis à la ville de Navarrenx de remporter ce concours dont l’importante enveloppe à permis la restauration de l’arsenal et à de nombreux particuliers de la région de créer des gîtes et un habitat pour augmenter la capacité d’accueil des touristes et pèlerins.
Le Dr Ganas s’est entouré d’une petite équipe motivée pour faire des recherches historiques et organiser des animations telles que conférences, expositions, animation des journées du patrimoine, etc. Ce groupe de pionniers se composait en sus du président fondateur d’Emile Gérony, Maurice Champagnac, Marc Cazalets, le Dr Charles Vaillant, Jean Jubert et Joseph Miqueu. Se sont rajoutés assez rapidement : Georges Lassalle, Bernard Desbonnet, Monique Féménia, Georges Frèze, Martine Chéniaux, Hugues Paucot, Marie Escot, Anivella Jentzen. Un membre extérieur qui a été un très généreux mécène natif de Navarrenx est à citer particulièrement, c’est Robert Sarrailh. On lui doit la remarquable maquette de Navarrenx exposée à l’Office du tourisme, élaborée avec le C.H.Ar. sous la présidence du Dr Ganas.
Un très important travail d’animations et d’éditions d’ouvrages a été réalisé en 29 années, et l’équipe de passionnés a été renouvelée. Actuellement, c’est Maïté Capdouze qui préside le C.H.Ar et qui s’investit dans le prolongement d’une ligne impulsée par Pierre Ganas. Il peut en être fier!
(Hommage rendu par Joseph Miqueu co-fondateur du CHAr)