Charre

“A Charre qué-y a dé tout coum pertout”
(À Charre il y a de tout, comme partout)*

“A Charre qué-s néguen en compagnie, coum las auques dé Sen Gladie”
(À Charre on va se noyer ensemble, comme 
les oies de St-Gladie)

Toponymie et population
La commune de Charre est excentrée par rapport à notre chef-lieu de canton : Navarrenx. Sur 7 km, le long du cours d’eau, le « Saison », le village s’étend en limite du Pays-Basque. Entre Saint-Palais et Mauléon, Sauveterre et Navarrenx, Charre est au centre de tous, mais loin de tout. Cette particularité fait que ses habitants ont une approche différente sur les aspects de rattachement… et de service.
La commune c’est 234 habitants pour une superficie de 1 200 ha.
Au fil des siècles son nom a varié, ainsi en l’an 1100 il s’écrivait Xsarra (se dit d’un endroit où les terres sont peu propice à la culture); en 1340, Xtarra ; en 1548, Exarre et enfin en 1618 il pris celui que nous connaissons : Charre.
Le village se décompose comme suit :
La Carrère (le bourg), le quartier du Cherbleys, le quartier de Haute, celui du Bisqueys et les deux hameaux : Lapouble et Landebisqueys.

Le site le plus remarquable c’est le château de Mongaston, bâti sur un oppidum romain. Il surplombe la vallée du gave de Mauléon et servait d’avant-poste de défense qui verrouillait l’entrée du Béarn sur le seul passage à gué dont on peut voir encore les pierres sur le gave. Le château a été restauré. Il est fermé au public.

Le clocher de l’église du XVII ème siècle, marque le centre du bourg avec à ses côtés : le fronton et ses abords, sont, à la fois, un espace de détente et de jeux, des tournois de pelotes y sont organisés, la « Maison pour Tous », proche, est un lieu de rencontres et de convivialité.
 
Si la mairie est un lieu modeste, elle représente le premier service public au plus près des gens. Elle est au service de tous et presque pour tout.

L’agriculture est la base de l’économie locale, quelles en sont les caractéristiques ? Quelles sont les autres ressources économiques ? Quels sont les emplois, et où travaillent les actifs ?

L’agriculture, malgré les crises successives, reste et restera un atout pour notre territoire. Cette activité, dont les mesures dépassent le cadre cantonal, doit demeurer une priorité d’action et de considération. Elle occupe l’espace ; gardienne de l’environnement, elle doit faire face à des impératifs économiques, ce qui la rend d’autant plus méritante compte tenu du rôle qu’elle tient dans l’activité économique et la vie des villages.

L’artisanat et le commerce sont parallèlement des sources d’activité économique importante, ils génèrent des emplois.

En dehors des activités citées ci-dessus, il y a peu de débouchés, les salariés travaillent dans un rayon de 40 km.

* L’origine de cette sentence vient du fait que Charre possédait une maison close

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Description du village
Comme dit plus haut, le village est composé de la Carrère, le bourg, du quartier du Cherbleys, du quartier de Haute, du quarier du Bisqueys et des deux hameaux Lapouble et Landebisqueys.

– La Carrère se décline comme un glacis circinférentiel avec une rue qui le sépare en deux. Le village était fortifié. Des restes de ces fortifications dont l’emprise est au départ de l’ancienne église Notre-Dame des Champs. D’autres pans de murs de fortification se dégagent à la hauteur de la maison Casebonne. Sur le même axe, la maison Claverie est placée pour ouvrir et fermer les portes du village. L’église actuelle dédiée à St. Pierre fut bâtie en 1618 près de l’ancienne citée ci-dessus.
Toujours dans le bourg, il existait huit maisons nobiliaires sur les quinze que comptait la viguerie de Montgaston. Le château était le siège de la viguerie et la résidence du premier des jurats ; trois maisons d’accueil des pèlerins de Compostelle ; une maison de délibérations des jurats ; une maison de résidence de la capitainerie de l’armée ; une abbaye laïque… et aussi une maison close.

– Le quartier du Cherbleys se situe à mi-chemin entre le bourg centre et le quartier Haute sur la voie du Saison vers Mauléon. Le quartier sétend du bord du Saison jusqu’au ruisseau l’Aphaure qui sépare les quartiers du hameau. Outre le château de Montgaston, il y a une tuilerie et la maison nobiliaire de Xerbejusou qui était clôturée par une enceinte jusqu’au Saison. Elle ouvrait la porte du Béarn sur la Soule et le péage du gué.

– Le quartier Haute, véritable petit village avec sa maison nobiliaire Castarrang et la résidence de l’écuyer ; la maison d’entrée de Haute ; une église dont on peut voir le transept, la position du retable et l’entrée où il y avait la cloche.

– Le quartier de Bisqueys, placé sur une butte. sur l’actuelle route de la Navarre, axe St-Palais-Navarrenx. Son nom signifie “Bellevue”. À l’autre bout du quartier il y a la maison du premier serf affranchi par le seigneur d’Egoarrabaque, seigneur de Méritein et de Nabas.

– Les hameaux Lapouble et Landebisquey. Sur le premier, on voir la maison nobiliaire du financier Lissaüte qui était le banquier de la viguerie. À noter la maison Lamurat, clurée de murs et qui constituait l’autre acès vers la Soule par Arrast et Larrebieu. Il y avait trois moulins sur le ruisseau l’Aphaure et un quatrième sur le Saison. La présence de ces moulins faisait que les habitants de Charre étaient exonérés de différentes taxes, entre autres, celle du droit de banalité et du grain à moudre.
Trois fontaines aux vertus salvatrices existaient : celle dite de St-Jean d’été qui guérissait l’eczéma et d’autres maux, celle de Titury qui assurait une progéniture à ceux qui concevaient un enfant à ses pieds et enfin, celle de la St-Jean d’hiver qui soignait le bétail.
La légende raconte qu’au lieu-dit “les carrerrares” 12 douze fées, 7 bénéfiques et 5 maléfiques hantaient ce lieu tous les soirs.
Pour la petite histoire, il n’y avait pas de cagots sur la commune. La cagoterie de la viguerie résidait dans le village voisin, Rivehaute.

Au cours des années 1920 une voie de chemin de fer fut construite sur le village, elle allait de Puyo à Mauléon. Elle longeait le Saison sur les 7 km de Charre, de la gare de Nabas à Lichos, dernier village béarnais avant la Soule sur la rive gauche du Saison.
À la hauteur du village, sur la route qui mène au gave, une gare halte fut construite, cette maison exite encore. Il y passa jusqu’à 10 trains par jour. Nombreux furent ceux qui empruntèrent ce moyen de communication pour aller soit à Mauléon, soit à Sauveterre. Elle fut fréquentée par de nombreux ouvriers qui allèrent travailler à Lacq dans les années 1950. La voie ferrée disparut à la fin des années 1960, il ne passait plus qu’un train de marchandises.
De nos jours, c’est sur l’emplacement de cette voie que fut construit une voie routière rapide qui désenclave le village et le pays de Soule.

Anecdote
En 1948, la Vierge Marie serait apparue aux enfants de Charre. De cette époque chacun garde dans son coeur le secret des événements. Le message de la Vierge était qu’il fallait prier pour la conversion des pêcheurs et suivre son fils Jésus. Elle dit aussi qu’elle était l’Immaculée Conception, montée au Ciel, corps et âme, sans avoir connu ni la souillure du corps, ni la décomposition de celui-ci.
Deux ans plus tard, en juin 1950, au cours de l’année sainte, le pape Pie XII proclamait à Rome que la Vierge Marie était montée au Ciel, corps et âme, sans connaître la détérioration de son corps. Le Clergé de l’époque, lors de ces apparitions, avait dit : “Qu’il y ait ou pas apparition de la Vierge, nous ne ferons pas un deuxième Lourdes si près du premier“.

Quelques anciennes cartes postales, photos, gravures, etc.